Hanoi, à l'eau et au soleil

Premiers instants à Hanoi et déjà un petit marché exceptionnel, qui se tient une fois l'an, dans une ruelle de la vieille ville. C'est un jour de fête pour les enfants, un genre d'Halloween, ou les parents leurs achètent des masques, des serre-tête en oreilles de Mickey, des trucs brillants qui tournent dans le vent (quel vent?) et divers objet et jouets non identifiés.

La ruelle est multicolore des échoppes des vendeurs de tous cotés sur les trottoirs. Les mobylettes, scooters etc sont tres serrés et se mélangent aux piétons dans tous les sens, et aux petites dames à chapeaux pointus portant sur leur frêles épaules une tige de bois avec de lourds paniers de chaque cotes. L'image d'Epinal du Vietnam. Elles sont partout. Vendent des fruits, des feuilles de bananiers pliees contenant je ne sais quel met... Il est difficile de se frayer un chemin, d'autant que les Hanoiains (hanoiautes ? hanoisites ?) ne descendent pas de leur scooter pour acheter un truc. C'est pourquoi les piétons marchent au milieu des deux-roues sur la chaussée. Je ne te dis pas si tu veux traverser la rue : ça prend des heures (surtout pour un occidental).

 

Ce petit marché est un paradis pour les photos. Deux Vietnamiens à gros Nikon me prennent en photo, je fais de même: amusant cliché du photographe photographié. Ils me demandent mon adresse mail pour m'envoyer la photo. Un papi a barbichette blanche et petit scooter me prend en photo aussi en me faisant de grands sourires. Des vendeurs déambulent avec un immense portant au-dessus de leur tête avec ces petites choses multicolores a paillettes. Les petits chous vietnamiens ont l'air d'adorer, ils les tiennent fièrement au-dessus d'eux sur les motos de leurs parents. Ah oui parce qu'ici toute la famille est sur le scooter, parfois 3 enfants ou 4 enfants... et sans casque.

Après cela balade dans la vieille ville, dans un quartier un peu branché le soir, des ruelles entières de restos et de bars, de petites gargottes de rue comme il y a partout en Asie. Petits tabourets et tables basses, bleus ou rouges, recouvrent les trottoirs le soir, devant les boutiques. Chaque gargotte propose un plat unique. Soupes de nouilles, riz sauté, beaucoup de viande, les hanoiains en raffolent. Je choisi un barbecue de boeuf et légumes (ail, oignon, tomate, tiges vertes des petits oignons blans) avec une petite sauce épicée et citronnée. Je m'accroupie presque pour m'asseoir sur le minuscule tabouret. Le petit grill fumant au milieu de la table me fait du chauffage. Il doit faire déja 30 degrés ce soir, alors là je goutte de sueur encore plus. Mais c'est délicieux.

Je rentre me coucher épuisée, car après le Laos si calme, lent et silencieux (c'est tout juste si on entend pas les poissons faire plouf dans le Mékong), la vie crépitante, le trafic cahotique et le bruit incessant de Hanoi m'ont assommée. Je retrouve un peu d'Inde ici avec les coups de klaxons qui fusent pour un oui ou pour un non.

 

Deuxième jour, j'ai trainé un peu chez la copine qui m'héberge, un bel appartement beige design avec immenses baies vitrées donnant sur le lac Tay Ho, et pris son vélo pour en faire le tour, immense lac au nord ouest de la ville. Une merveille de balade entrecoupée par des pauses photos... et quelles photos !

Grande chance car le temps est exceptionnel : grand ciel bleu depuis trois jours, ce qui est rare a Hanoi ou le ciel est presque toujours blanc, quand il ne pleut pas (c'est la saison pourtant). Le long du lac partout les petits pêcheurs tentent leur chance, sur le bord ou même dans l'eau (sale). Je déjeune dans un petit resto de rue d'une soupe de nouilles avec des petites herbes, et du boeuf cru. Il cuit dans la soupe. C'est très bon. Par contre les nouilles avec des baguettes, ça j'ai du mal à m'y faire décidemment... j'ai l'impression de manger comme un cochon.

Le lac est bordé à l'ouest de très belles demeures "belle époque", de ruelles très résidentielles ombragées où vit la crème des Hanoiains ainsi que tous les expatriés occidentaux de la ville. Un peu plus vers le centre le quartier est toujours assez chic mais plus mélangé. Je fais une escale sous de jolis arbres inconnus chez nous, sur une chaise longue presque les pieds dans l'eau. Jus de mangue bien mérité. Les gens du coin s'y retrouvent en famille autour d'un verre et papotent avec vue sur la ville, dans le calme. Je m'endors au son de deux petits garçons qui jouent à côté. Tellement confortable cette chaise longue, et il fait tellement chaud (35° à l'ombre, mais je suis très habituée désormais, ça fait six mois qu'il fait au moins 35°).

De l'autre côté, à l'est, le quartier change de visage et là on trouve des maisons plus populaires et des ruelles minuscules qui naissent au bord de l'eau et se perdent derrière les maisons. Je m'y suis aussi un peu perdue en fin d'après-midi d'ailleurs. En ce dimanche les citadins vivent dehors : on pêche un peu partout, on dîne sur son petit tabouret et en famille, on joue avec les enfants, des papis sur un bancs me dévisagent, un jeune homme me demande de l'argent pour le prendre en photo, un couple avec enfant me souhaite la bienvenue, un papi veut que sa petite-fille fasse risette devant mon objectif. Elle a l'air intimidé, ça fait une jolie photo. Je lui montre, il est ravi. On échange quelques mots en français, il me demande d'où je viens...

Sur la fin je me perds un peu, je m'arrête près de joueurs pour demander mon chemin. Assis par terre 6 hommes jouent aux échecs chinois. Je n'avais encore jamais vu ce jeu, très photogénique. On discute un peu, ils sont tout sourire et accueillants. On m'avait pas mal mise en guarde contre les vietnamiens qui traitent parfois les touristes durement, mais aujourd'hui que de sourires sur mon chemin. Je commence bien.

Je suis sous le charme de la ville et de ces tranches de vie paisible. J'aime l'eau. Elle apporte beaucoup de paix.

Le soir avec mon petit vélo je fais des courses, comme une vraie hanoiaine, je remplis mon petit panier de fruits de la passion, fruits du dragon (découvert en Thailande, j'en raffole, c'est un gros fruit rose qui à l'intérieur est violet ou blanc à petits pépins noirs, gorgé de vitamines, au goût un peu similaire au kiwi). Je me prépare des pates avec une sauce tomate / olives. Ridicule dîner, mais après des mois de cuisine asiatique, mon Dieu (mon Bouddha) que j'apprécie cette pasta ! Un festin ! Ne manque que le verre de vin (ah le verre de vin... c'est une des choses que j'apprécierai terriblement à mon retour !). Un petit coup de TV5 Monde Asie pour la météo, beau temps avec nuages les prochains jours, je vais vite réserver ma croisière dans la baie d'Halong pour profiter de cette chance encore quelques jours. Ne manque que Facebook pour prendre des nouvelles de amis et tout serait parfait. Ah oui, Facebook est inaccessible au Vietnam, censuré !

Demain agence de voyage et visite du centre ville, moins calme mais tout aussi charmant paraît-il.